Dans nos sociétés, parler de la mort n'est pas anodin. C'est un sujet tabou. Un sujet qu'aucune société n'est arrivée à dédramatiser : les amérindiens navajos pensent même que prononcer le nom d'un défunt peut déclencher des maladies. Mais alors, pourquoi est-ce si difficile alors que la vie, nous le savons, a une fin ?
Le déni
Bien que la question de la vie et de la mort soit omniprésentes dans les réligions et philosophies, le sujet en tant que tel est souvent évité. Les religions, par exemple, parlent de vie après la mort et de réincarnation qui, selon le philosophe Pierre Le Coz, est une forme de déni. Pour mieux l'accepter, "nous imaginons que la mort est le commencement de la vraie vie". Mais très peu d'informations sont données sur l'aspect biologique, le traitement des corps, etc.
Le philosophe analyse également qu'il est bien plus facile de parler de la mort en général que d'affronter la sienne. Souvent, cette peur est refoulée dans un "On meurt" impersonnel, qui ne nous menace jamais directement.
Un sujet que notre siècle évite
L'instinct humain commande à chacun de ne pas faire face à la mort : "celui qui ne craint pas la mort se met en danger". On retrouve d'ailleurs ce rejet dans le cercle familiale où, lorsqu'un proche est sur le point de mourrir, la famille ne cesse de répéter "ça va aller", "tu vas t'en sortir"... Une forme de déni, une nouvelle fois, et une manière de passer à autre chose.
Un sujet que nous tendons à éviter de plus en plus. Alors qu'aux siècles précédents, on mourrait entouré de sa famille, voisins et amis, qui veillaient sur nous et passaient du temps au chevet du mourant, on meurt aujourd'hui de plus en plus souvent à l'hôpital, seul.
Et les croyances autour de la mort évoluent également. Aujourd'hui, "moins d'un français sur deux estime probable qu'il y ait quleque chose après la mort" (sondage TNS SOfres-Philosophie magazine, novembre 2010).
La parole est difficile quand il s'agit de la mort, et le désir d'en parler doit venir des deux côtés.
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